Fin de vie : réaction de la CEF
La Conférence des évêques de France (CEF) salue le vote de la proposition de loi sur « l’accompagnement et les soins palliatifs » ; elle en suivra avec attention la mise en application. Elle redit sa vive inquiétude concernant le vote de la loi sur le « droit à l’aide à mourir ».
La CEF continuera de contribuer à ce débat de société majeur tout au long du processus législatif qui va se poursuivre.
Dans la poursuite du travail qu’elle a initié dès septembre 2022, la CEF entend en particulier apporter aux sénateurs, puis en seconde lecture à nouveau aux députés, comme à l’ensemble des citoyens français, tout élément utile pour leur permettre d’éclairer leur discernement, concernant ce sujet infiniment grave, complexe voire intimidant, qu’est l’accompagnement de la fin de vie.
Pour ce faire, l’Église catholique se fonde notamment sur l’expérience des 800 aumôniers et 1 500 bénévoles présents au sein des hôpitaux, ainsi que des 5 000 visiteurs à domicile et en EHPAD, mobilisés chaque jour au chevet des malades, auxquels s’ajoutent les milliers de prêtres, diacres, consacrés et laïcs engagés dans l’accompagnement des personnes en deuil à l’occasion des obsèques, dans les 94 diocèses que compte l’Eglise en France.
Profondément inquiets des conséquences pour la société française et des perspectives alarmantes auxquels un « droit à mourir » exposerait en particulier les Français les plus vulnérables, les évêques réaffirment leur détermination à porter la voix d’une société juste et fraternelle, qui protège les plus vulnérables ; et redisent leur plein soutien à la loi Claeys-Leonetti de 2016 actuellement en vigueurmais encore très largement inappliquée, avec plus de 20% des départements français dépourvus de soins palliatifs (soit 1/5).
Enfin, la CEF tient à adresser un message de soutien aux innombrables soignants, psychologues, psychiatres et psychothérapeutes, éthiciens, juristes, haut-fonctionnaires, et tant d’autres acteurs de la société civile, qui s’élèvent depuis maintenant plus de deux ans et demi, contre un texte législatif qui mettrait profondément à mal le pacte social et le modèle de soins français, jusqu’à présents salués et reconnus partout dans le monde.
Alors que le sujet de la fin de vie est à nouveau débattu à l’Assemblée nationale depuis le 12 mai dernier, en particulier la proposition de loi relative au « droit à l’aide à mourir » (examinée depuis le 16) et qu’il sera soumis au vote solennel des députés le 27 mai prochain, les évêques de France redisent leur inquiétude et dénoncent un débat dont les termes sont biaisés.
À l’image des très nombreuses voix de soignants, juristes, éthiciens, ou encore, d’associations défendant la cause des personnes en situation de vulnérabilité, ils s’élèvent en particulier contre l’utilisation, depuis le début des discussions en 2022 autour de ce projet de loi du Gouvernement, d’un langage qui ne dit pas la vérité, et ils appellent à ce que les réalités que recouvrent cette proposition de loi, à savoir l’euthanasie et le suicide assisté, soient clairement nommées dans le texte – et non cachées.
Sur le site de la Conférence des évêques de France vous trouverez de quoi :
- partager une information claire, rigoureuse et accessible sur les réalités autour de la fin de vie,
- favoriser le dialogue éclairé au sein de la société,
- mener si vous le souhaitez une interpellation constructive de vos parlementaires.